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Un shooter, encore un shooter – Versus

Il est temps de reprendre ce blog en main, me disais-je en vérifiant mes messages au desk du Waldorf Astoria. Elle est bien gentille @bexisnuts, mais les chansons anglo-saxonnes dépressives deviennent rapidement redondantes. Ce n’est qu’en arrivant dans ma suite que j’eus l’idée avec un grand I : écrire un shooter sur du bon rap français.

Le problème, c’est que j’aime autant le rap français que les joggings en faux Lacoste. Alors que je finissais d’enfiler mon costume de flanelle grise, le téléphone de la chambre sonna. C’était mon vieil ami Joseph Saddler, alias Grandmaster Flash. L’échange fut bref, il me conseilla de jeter une oreille attentive à un groupe parisien bien indé, Versus, et à leur EP Mr Blue.

Ce conseil s’avéra bon.

On vous conseillera aussi le remix de ce titre par 20syl (membre de Hocus Pocus), qui vous assurera une ambiance des plus lounge et sensuelles, toujours appréciable lorsque vous ramènerez votre prochaine conquête du Silencio ,en attendant que le brandy fasse effet.

Justice – Audio Video Disco ( Critique)

Le nouvel album de Justice, les mecs qu’on présente plus tellement ils sont connus jusque dans le Nord Pas-De-Calais, est arrivé. Et la question est : est ce que ça vaut le coup de l’acheter, ou même de le télécharger sur Piratebay sur iTunes ? On va essayer de vous aider. On est comme ça chez drumsanddrinks, on aime bien vous aider.

Audio, Video, Disco, pourquoi c’est bien, en deux mots

  • Tout d’abord, c’est Justice. Et bien que ces mecs-là soient assez mainstream, ils ont quand même sacrément de talent.
  • Parce que on sent bien la volonté de faire un album différent. Pas seulement par le son, mais aussi par le style. La où ✞ faisait entendre des influences très funk, électro et dance/house, le concept entier d’AVD repose sur deux influences majeures : le (hard) rock des 80’s, et la musique baroque.
  • Parce que certains morceaux sont épiques, au sens littéral du terme. Audio Vidéo Disco ( le titre) dégage ainsi une énergie incroyable.
  • Parce qu’on sent la volonté de dépasser le cadre de l’electro. Que ce soit la batterie, les leads ou les basses, il est rare que les sons aient déjà été entendus ailleurs. Cet espèce de retour à l’acoustique est assez original, et apporte un courant frais tout au long du morceau. On est souvent surpris par un son de Wurlitzer, de Mellotron, ou de batterie bien rock au milieu d’un morceau.
  • Parce que  l’arrangement a été peaufiné, et ça s’entend. On sort le plus souvent du schéma intro en fugue + thème + interlude calme + reprise du thème et final commun à 90% des morceaux d’électro. Gaspard & Xavier écrivent ainsi un morceau entier sur le principe du canon et de la superposition des voix (Canon)

Mais pourquoi ç’aurait pu être vraiment mieux

  • Le mix. Sérieusement, les mecs ? On paye 20€ pour avoir un album quasi inécoutable ? Sur des enceintes d’ordinateur portable, je n’ai eu droit qu’à une soupe. Guère mieux sur mon iPhone. C’est seulement sur ma chaîne hi-fi que j’ai commencé à pouvoir entendre distinctement les différents instruments. Le mix est absolument nul, brouillon, rien ne se détache, tout à l’air d’être passé au phaser, trop compressé ou pas assez. Y a aucune dynamique, tout se confond. Et même la copie vinyle est pas super. Donc c’est quoi l’intérêt de faire un album audible seulement si on a pour deux briques de matos audio chez soi ?
  • Les morceaux chantés. A part Civilization, qui passe bien, le reste est clairement de la soupe. On passera pudiquement sur les paroles, mais surtout les voix n’apportent rien au mix. Là ou Discovery ( Daft Punk, 2001, EMI) fait un mélange très réussi entre voix planantes et instrumentation électro, le chant sur l’album de Justice est en dessous de tout. Ne vous attendez pas à retrouver les émotions de D.A.N.C.E  ou DVNO.
  • Les harmonies. Alors que l’arrangement est assez bien fait, les harmonies sont résolument classiques, voir déjà entendues.  On’n’on est ainsi au niveau d’un best of de Christophe Willem.
  • Donc, je l’achète ou j’économise pour offrir à ma maman le dernier Patricia Kass ?

    Audio,Video,Disco est clairement en dessous de Cross. Bien qu’il soit basé sur un concept original, on sent que les deux DJ ont eu du mal à le finir, ce qui en fait une sorte de bâtard entre électro et rock progressif. La musique électronique est normalement utilisée pour la danse, et Justice accouche ici d’un album plutôt calme, fait pour l’écoute. Ca aurait pu être un bon choix, sauf que cet EP est chiant. A part Helix, Audio Video Disco et Civilisation ou Canon, le reste est à jeter. On sent bien le dilemme qu’ont tout les groupes qui ont connu le succès lorsqu’ils font un deuxième album : rester dans le continuité du premier, ou faire quelque chose d’entièrement différent. Justice aurait mieux fait de rester dans leur style habituel, au lieu de nous imposer ses délires entre Yes et Genesis.
    Si vous êtes fan, achetez le. Y a quand même de temps en temps des passages intéressants.
    Sinon, gardez vos sous pour quelque chose de mieux. Et priez pour qu’ils arrivent à en faire quelque chose d’intéressant en live.

 Artiste : Justice

Label : Ed Banger Records

Sortie : 24 octobre 2011

Jabberwoocky


Deux (!) shooters pour la route – Okinawa Lifestyle / NASSER

Chez Drums & Drinks, l’électro, c’est un dada, un dossier qu’on aime bien ressortir de temps en temps pour dé-stresser nos nuques endolories par le travail, le ménage, les enfants, la promenade matinale du caniche… BREF, par la vie.

A l’occasion de la sortie du tout nouveau Justice, et en attendant la critique associée qui se cuisine en arrière-boutique, on est allés piocher dans le chapeau magique pour en sortir 2 artistes pas assez connus pour être officiellement excellents, mais qui remuent plus ton arrière-train que le boogie de mamie.

OKINAWA LIFESTYLE – Black Sea Shark

Entends-tu le chant d’espoir qui se cache derrière ce nom résolument hype ? On y croirait presque, à les imaginer déambuler dans les rues d’Okinawa, le beat dans le creux de l’oreille. Et bien non. David Datunashvili et Gigi Jikia, les deux cerveaux de ce duo cosmique ont plutôt tendance à se promener sur le bitume de Tbilissi, puisque c’est depuis la Géorgie qu’ils envoient leurs bonnes ondes.

Leur dernière comète lâchée en mai dernier est en écoute gratuite sur leur bandcamp.

NASSER – Come On (Buggin’ remix)

Avant, il y avait Marseille. Laide, froide, sale. Marseille, quoi.
Puis naquirent Nicolas, Simon et Romain, NSR devinrent NASSER, et de NASSER naquit la vraie Marseille. La Marseille de l’électro-punk comme seuls les frenchies savent le faire. Ceux qui ne tombent pas la chemise mais la mouillent pour mieux nous plonger dans leur bain glacé.
Le 8 novembre 2010, le trio sortait « NASSER #3« , EP un peu caché de 5 remixes réalisés par le groupe, accompagnés en bonus track du remix de leur dernier tube Come On par les deux parisiens de Buggin’. Quasi inexistant sur les internets, ce remix est pourtant de loin le meilleur à avoir été réalisé sur le morceau.


Allez, comme je suis trop bonne, je vous lâche NASSER #3 par là, et j’en profite pour vous recommander le groupe en concert.
A consommer sans modération.

Bex